“Tout d’abord, une rencontre. Avec une maman. Puis une famille. Puis l’association Le Goéland. L’idée a germé d’utiliser l’outil théâtre pour parler de cette maladie, la faire connaître, partager les vécus, mettre en lumière les dysfonctionnements et faire ressentir aux personnes non-concernées par le handicap, le tourbillon dans lequel une famille est entrainée à l’annonce du diagnostic. Et tout s’est enchainé...


J’ai été invité à proposer le projet au week-end de rassemblement des familles adhérentes à l’Association nationale du syndrome de l’X Fragile en Mai 2014. L’accueil a été plus que chaleureux et j’ai commencé une immersion dans ce qui fait la vie de ces héros du quotidien que sont les parents d’enfants handicapés. Le recueil de témoignages s’est d’abord fait en tête à tête, en participant à des cercles de parole ou de manière plus informelle. Et la technologie étant ce qu’elle est aujourd’hui, je me suis également servi d’internet pour contacter des parents par les réseaux sociaux et j’ai mené un questionnaire par email. Sensation assez étrange et magique de toutes ces intimités qui se sont créées avec des femmes et des hommes que je n’ai jamais rencontrés et qui se sont ouverts à moi avec beaucoup de générosité. Peut-être même que la distance offerte par ces écrans a permis plus facilement à certains de dépasser leur pudeur...


J’ai beaucoup pleuré devant mon écran d’ordinateur. Mais j’ai ri également. Car certains arrivent à parler avec recul et humour des situations absurdes ou des remarques folles dont ils ont été les victimes. C’est une des premières choses qui m’a frappé, dans ce travail de recueil de témoignages, chaque parcours de vie est différent, car chaque enfant est différent, car les personnes rencontrées, celles qui ont le pouvoir de vous simplifier la vie ou de vous la pourrir, ne sont pas les mêmes, car les réponses apportées par les différents territoires ne sont pas les mêmes non plus...


J’ai essayé de rendre tout ça, dans ce spectacle. Un projet magnifique que de porter sur scène les paroles et les vécus de ces personnes à l’humanité et au courage incroyable.


Merci à Brendan, Carine, Carole, Catherine, Céline, Christine, Christine, Elisa, Emilie, Fadela, Flora, Genevieve, Gilles, Louise, Ludovic, Michelle, Monique, Nadège, Patricia, Philippe, Sandra, Sophie, Sylvie, Sylvie et Viviane. Ainsi qu’aux quelques anonymes qui m’ont juste glissé une phrase en passant et qui ont contribué également à nourrir le texte final. Merci de leur confiance”

L’origine du projet et le recueil de témoignages

Renaud Rocher est auteur, metteur en scène et comédien, formé notamment par Robert Maurac (Art Neuf, Montréal), Martin Mercier (Centre de création scénique, Montréal), et Didier Petit (Lyon). Il est le Directeur Artistique de la compagnie Essentiel Ephémère et du Théâtre Le Fou.


Renaud Rocher est l’auteur/metteur en scène de six pièces pour enfants. L’écriture pour le Jeune Public est l’occasion, pour lui, de traiter des sujets incontournables de la construction de l’enfant sans jamais perdre de vue l’aspect ludique indispensable au spectacle. Ces spectacles traitent entre autres de la maltraitance (Les P’tits soucis de Scapin), de la différence (L’asperge et la patate, La Fée cabossée), du partage, de la confiance en soi, de l’entraide (La jeunesse du Père Noël) et de la difficulté de trouver sa place (Dans ta chambre !!!). La pièce Oui, mais si ça arrivait, quant à elle, est une pièce de sensibilisation aux risques majeurs (catastrophes naturelles et risques industriels) afin d’apprendre aux enfants de maternelles et primaires les bons comportements de façon ludique.


Il a également écrit de nombreuses pièces pour adulte dont notamment : Un Monde meilleur (passage à l’acte) primé au concours national d’écriture dramaturgique « L’effeuillant » en 2007, Vivisection du caniche (2009) et Vivisection de l’homme moderne (2011) tirées du recueil Vivisection, Origines de l’Insomnie (2009), Se ressembler (2011), Fragmentation (2011), Distance (2012), En attendant la fin du monde (2012) et Comme un léger bourdonnement (2013). Sa prochaine création D’où vient cette putain d’odeur de cramé verra le jour en Avril 2016.


Depuis trois ans , il collabore avec la compagnie La Parole De, dirigée par Florence Meïer, en tant qu’auteur et comédien. Il travaille sur deux spectacles créés à partir de témoignages.

Le premier Les Have Not est une pièce sur l’humiliation. Les humiliations subies par les habitants de différents quartiers « difficiles» du Grand Lyon. Il s’agit notamment de situations vécues face à la préfecture, la police, l’éducation nationale, l’hôpital, pole emploi mais également des associations d’aide aux plus défavorisés comme les restaurants du cœur ou le secours populaire…

Le deuxième s’intitule Toit et moi , c’est la galère : un spectacle créé pour le CLLAJ  sur les difficultés de logement des jeunes, et leurs difficulté d’insertion dans la société. Le texte a été écrit à partir de témoignages de travailleurs sociaux d’une part et de jeunes ayant connu des difficultés de logement.


Il met également en scène d’autres auteurs contemporains comme Philippe Beheydt (Sentinelle, 2009), Carole Fréchette (Les 7 jours de Simon Labrosse (2009) et Les 4 morts de Marie (2010)) Israël Horowitz (L’amour dans une usine de poissons, 2010), Jean-Claude Grumberg (Rêver peut-être, 2012) et Emmanuelle Destremau (Les Violette, 2014).


- Site de Renaud Rocher : http://www.renaudrocher.fr -


L’Auteur - Metteur en scène : Renaud Rocher

Le spectacle est une création de la compagnie Essentiel Ephémère.


La distribution originale (création de la pièce le X/X/2015) était composée de Jean-Luc Burfin (jeanlucburfin.wix.com/comedien), Wendy Martinez (www.byebyedubai.net), et Marc Wilhelm (www.marcwilhelm.fr).


Une deuxième distribution de comédiens a vu le jour en avril 2018 pour permettre une diffusion plus large du spectacle. Elle est composée de Nicolas Guépin, Simon Jouannot et Alizé Lombardo.


La création sonore a été réalisée par Loic Orsoni.

La création lumière a été réalisée par Maxime Boiteux et Renaud Rocher.

L’équipe artistique

© Guillaume Moiton